Favoriser les échanges de fermes céréalières à élevages bio
Comment favoriser les échanges en direct
entre fermes céréalières et fermes d’élevage bio ?
Quels sont les outils existants ? Comment y accéder ?
Cet article vous aidera très certainement si vous vous questionnez sur ces sujets !
A la demande de ses membres, le réseau GAB-FRAB de Bretagne a référencé les outils et publications concernant les échanges et ventes en direct entre fermes. Différents outils d’aide à la décision existent et sont mobilisables pour les agricultrices et agriculteurs souhaitant pérenniser les relations commerciales directes émergentes ou existantes entre eux.
Construire et pérenniser une relation commerciale entre pairs
Différents aspects doivent être pris en considération et anticipés pour faire émerger et pérenniser la vente entre fermes bio.
1- La bonne adéquation des besoins
Côté cultivateur, selon les besoins agronomiques et les débouchés, la rotation culturale nécessitera la mise en place de telle ou telle culture. Côté éleveur, l’équilibre alimentaire des animaux nécessite l’approvisionnement en telle ou telle ressource. Il est donc nécessaire de bien anticiper les besoins des éleveurs et des cultivateurs avant les mises en cultures, que ce soit en termes de volumes ou de qualité.
2- L’administratif nécessaire
Un élément indispensable sera d’accompagner la livraison du produit bio de son certificat bio associé, document qui sera nécessaire à l’acheteur pour son contrôle OC.
Encadrer les échanges
S’il y a contractualisation entre les fermes, ce contrat prend t-il une forme uniquement orale ou une forme écrite ? Dans tous les cas, il est nécessaire d’en réfléchir le contenu : produit(s) concerné(s), parties concernées, responsabilités et engagements de chacun, prix, critères qualités, volumes, durées, modalités de gestion des litiges ou dénonciation de contrats, etc.
La gestion des difficultés
Il est nécessaire d’anticiper les difficultés qui peuvent se manifester dans le cadre de ces relations partenariales entres fermes. Comment gérer les contre temps éventuels de chacun ? Comment sont gérés les lots de mauvaise qualité ? Comment sont gérés les retards ou reports de paiements éventuels liés aux difficultés de trésorerie ? Pour cela, le contrat est l’outil le plus optimal.
Un exemple de contrat modifiable pouvant servir de base aux fermes biologiques. Le document est disponible sous le format Word (doc) ou sous le format LibreOffice (odt).
3- La construction du prix
Une bonne compréhension de la méthodologie de construction du prix est un préalable à la commercialisation en direct entre ferme. Céréalier, comme éleveur, doivent être en accord sur les critères qui constituent le prix du produit (coûts de mise en place de la culture, coûts de récolte, coûts de stockage et mises aux normes, coûts logistiques et transport…). Un outil d’aide à la construction du prix peut devenir nécessaire dans ce cadre. Une bonne transparence est également un facteur de réussite sur le long terme.
Pour vous aider à calculer le prix de vente de votre production, un outil de calcul basé sur la méthodologie du prix de revient a été créé. L’outil est disponible en format Excel et LibreOffice.
Le réseau FNAB a développé une méthodologie de calcul permettant de calculer le prix de revient de vos productions en adéquation avec le temps passé et les spécificités de votre ferme.
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4- La distance séparant les fermes
Le transport des matières premières d’une ferme à l’autre peut, et doit, engendrer des questionnements logistiques. Qui transporte le produit ? Sur quelle distance ? Avec quels matériels ? Comment intégrer l’usage de ce matériel, de la distance et du temps de trajet dans le prix de vente final du produit ? Une bonne anticipation et transparence sur ces aspects est nécessaire pour pérenniser une relation commerciale.
Un outil de mise en relation entre fermes biologiques : Agribiolien.
5- La logistique associée
En plus du transport, le grain à vendre peut nécessiter des opérations de mises aux normes pour atteindre une qualité à minima “Saine, Loyale et Marchande” (SLM) et nécessitera surtout de solutions de stockage. Les questions qui se posent sont alors : Qui stocke le grain ? Dans quelles conditions ? Comment ces opérations de stockages et mises aux normes du grains sont-elles prises en compte dans le prix de vente final du produit ?
Une cartographie référençant les outils de gestion post récolte et transformation des grandes cultures AB disponibles en prestation a été créée.
6- La pérennité du partenariat
La déclinaison des précédents critères favorise les partenariats de longue durée. Il est cependant nécessaire d’anticiper les fluctuations des prix des grains biologiques sur le marché et l’impact que ces fluctuations peuvent avoir sur ce partenariat local. Est-il nécessaire d’ajuster le prix, et le partenariat, en cas de forte chute ou forte hausse du prix du marché ? Le contrat local est il totalement indépendant de ces fluctuations de marchés ?
Quelles que soient les réponses à ces questions, il est nécessaire de les partager et de mettre en accord les différentes parties du partenariat : céréalier-ière et éleveur-se.
D’autres ressources produites par le réseau FNAB
Focus sur la règlementation
La mise en marché des céréales et oléo-protéagineux relèvent d’un régime particulier de commercialisation. L’utilisation en autoconsommation, le stockage d’une production et sa transformation à la ferme sont autorisées cependant, la vente en directe de céréales et oléagineux est encadrée. Les producteurs ont obligation de vendre leur production à des Organismes Collecteurs (OC)…seuls agréés à récupérer les taxes (TVA et CVO). Ces obligations concernent les productions suivantes :
- Céréales : le blé tendre/dur, l’orge, le seigle, l’avoine, le triticale, le riz, le maïs et le sorgho
- Oléagineux : le colza, la navette, le tournesol, le soja et le lin oléagineux
Il existe des tolérances, la CAB Pays de la Loire les référence dans leur guide technique sur les échanges et la commercialisation en grandes cultures.
Publié le 27 mai 2024