Développer l’agriculture biologique : une histoire de marché mais surtout de choix de société !

Développer l’agriculture biologique : une histoire de marché mais surtout de choix de société !

A l’occasion de leur AG le GAB 22 et la Maison de la bio ont invité Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio et Benoît Biteau, paysan bio et député Les Écologistes pour débattre autour de la consommation bio. 150 participants et participantes ont répondu présents : producteur, transformateur, distributeur, élu, conseiller en développement agricole, citoyen. Nolwenn Moal, gérante de la Biocoop de Paimpol et Antoine Person, éleveur de porcs bio ont également participé au débat en apportant leur vision « terrain » des problématiques de production bio et de consommation bio.

Une forte confiance en la bio, mais des stéréotypes qui perdurent
Côté production, la bio représente 10% de la SAU française, se situant en dessous de la moyenne européenne (10.9%), quand l’Autriche atteint les 27.3% grâce à une véritable politique agricole commune ambitieuse pour l’AB.  
Côté consommation, le marché bio représente 12 milliards d’euros, 6% des dépenses alimentaires des français, 6% du chiffre d’affaires de la restauration collective et moins de 1% de la restauration commerciale. D’après Laure Verdeau, ces chiffres traduisent toute la faiblesse du marché bio actuel mais aussi tout son potentiel de développement.
Selon le baromètre 2024 de l’Agence bio publié il y a peu, 74% des Français sont d’accord avec le fait que les produits bio sont meilleurs pour la santé et 80% savent que c’est meilleur pour l’environnement.
Pour autant, le marché ne décolle pas. En effet, les consommateurs sont saturés d’informations, en perte de repères sur les différents labels et avec des fausses représentations : du bio forcément importé ou trop cher.

Développement de la bio : la réponse à l’enjeu de souveraineté alimentaire ?
Selon Benoît Biteau, l’agriculture intensive menace la souveraineté alimentaire, sa consommation d’intrants de synthèse participe depuis des décennies à l’effondrement de la biodiversité et au dérèglement climatique.
D’après le député Ecologiste, l’unique moyen de s’attaquer frontalement à ces 2 enjeux est de développer l’agriculture bio, seul modèle actuel offrant des garanties sur la possibilité d’atteindre cette souveraineté alimentaire. Pour Benoit Biteau, le devoir des responsables politiques est de construire des politiques publiques servant l’intérêt commun, dans une perspective de long terme. Au-delà des stratégies de marché, le Député considère qu’il nous faut construire des politiques publiques au rendez-vous de l’histoire, à rebours de ce qu’a fait la France ces dernières années. À titre d’exemple, il précise que la France est le pays Européen où les paysans bio touchent moins d’aides que les agriculteurs conventionnels.

Ce moment mobilisateur et fédérateur a rappelé aux participants que l’agriculture bio allait dans le sens de l’histoire et que chacun d’entre nous devait poursuivre son engagement pour le développement d’une bio cohérente, exigeante, accessible partout et pour tous.

« C’est bio la France » : lancement d’une campagne de communication nationale pour conquérir de nouveaux consommateurs
L’Agence bio a fait le choix d’un nouveau cri de ralliement pour faire honneur au bien manger, à la gastronomie française, à la convivialité mais en bio. Cette nouvelle campagne de communication sera présente dans les médias audio, TV, presse écrite sur le territoire national à partir de mai prochain dans le cadre des 40 ans du label b
io.

Publié le 26 mars 2025

Partager :